mercredi 14 mars 2007

Les choses ne changent pas, change ta façon de les voir, cela suffit

Cette pensée de Lao Tseu, chaque citoyen français devrait l'avoir à l'esprit en cette période cruciale de choix électoral. Changeons d'angle de vue et prenons un peu de recul.
Le clivage droite gauche est le moteur de l'alternance. Si l'on se penche sur la définition du Petit Robert, on comprend pourquoi la France ne peut plus s'offrir ce luxe dans le contexte actuel : "succession répétée dans l'espace ou dans le temps qui fait réapparaitre tour à tour dans un ordre régulier les éléments d'une série".
Depuis 1981, les Français se sont engagés dans cette voie en pensant collectivement qu'elle permettait, bon an mal an, d'avancer et de règler les problèmes de la Nation. Or, elle ne peut qu'engendrer inertie et lenteur dans l'évolution qu'elle se fixe comme but. Et ce alors même que le contexte de mondialisation est celui d'une accélération, sur laquelle aucune nation n'a de maitrise quelle que soit sa volonté et la volonté des équipes au pouvoir.
La définition de l'équilibre est plus favorable à l'action de changer : "juste rapport, juste proportion entre des choses opposées; état de stabilité ou d'harmonie qui en résulte". L'équilibre est même un présupposé car sans harmonie aucun système humain ne peut évoluer dans une direction positive.
L'intelligence collective doit dépasser les recettes qui sont proposées aujourd'hui par les forces de droite et de gauche et reconnaitre la force de l'équilibre. Le moment est proche pour les citoyens Français de changer leur façon de voir les choses et d'accéder ainsi à la première étape préalable à un véritable changement de société.

mardi 13 mars 2007

Le clivage droite gauche: un handicap majeur face au changement

Dans le contexte de mondialisation dans lequel la France s'inscrit, la perte de temps politique et gouvernemental devient un handicap concurrentiel de plus en plus difficile à endosser. L'alternance telle que présentée par les deux grands partis politiques UMP et PS n'est facteur de progrès que dans un monde morcelé, où les interactions entre les économies restent sous contrôle voire sont entravées : c'était le cas dans le monde des blocs, Est-Ouest et Nord-Sud. Ces blocs ont vécu et depuis le début des années 90 le contrôle des Etats sur les interactions économiques a subi une évolution inversement proportionnelle au développement exponentiel de ces intéractions.
En choisissant les projets politiques proposés par la Gauche ou par la Droite, la France tournerait donc résolument le dos au sens de l'histoire. Sans entrer dans le contenu des politiques de nos voisins allemands et anglais, il convient d'observer qu'ils ont pris une longueur d'avance dans l'abandon du clivage hérité de l'Après-Guerre. Blairisme et Merkelisme sont les deux évolutions pragmatiques de l'abandon de ce clivage.
A ce stade de la campagne, il est intéressant de prendre un peu de recul et de remarquer que Ségolène Royal a eu un temps la perception de cette séquence et qu'elle a souhaité transcender ce clivage. Elle avait d'ailleurs vertement tancé une étudiante l'été dernier qui lui demandait de "se prononcer sur l'importance du clivage droite gauche dans la campagne à venir" estimant la question hors de propos. Rattrapée par le poids de l'appareil et des alliés du PS, elle a du abandonner la voie qu'elle imaginait emprunter et a perdu au passage beaucoup de sa fraicheur de ton. L'année dernière Nicolas Sarkozy a résolument affiché la tentation de la rupture mais au sein d'un clivage droite droite, ce qui est révélateur d'une perception plus qu'erronée du momentum dans lequel la France se situe aujourd'hui. Il a abandonné ce thème de campagne mais son slogan reste "ensemble tout devient possible": de quoi avoir quelques frissons quand sa perception du mot ensemble transparait dans ses paroles et que ses possibles s'incarnent en propositions plus qu'hasardeuses...
Pour ces deux candidats, la solution aux défis dans lesquels la France avance, est vite redevenue limpide, trop limpide! Ils proposent le "toujours plus" plutôt que le "toujours mieux". Il est, en effet, plus simple et plus vendeur de promettre le changement quantitatif que le changement qualitatif. Celui-ci relève du culturel et il ne s'opère pas par décret. Il est, en effet, de l'ordre du changement de regard sur les choses. Le simple fait qu'un changement culturel puisse reposer sur le décret ne génère qu'un peu plus d'immobilisme dans les systèmes humains. Surtout quand, comme en France, l'équipe gouvernementale qui décrète n'a reçu l'assentiment que d'un peu plus de la moitié du corps électoral qui s'est exprimé (bien moins en tenant compte des abstentionnistes). Le 06 mai 2007 les Français ont rendez-vous avec la rupture : la rupture avec la machine à générer de l'immobilisme.

lundi 12 mars 2007

Le peuple français va-t-Il licencier sa vieille classe politique pour faute lourde?

Le changement, voila le véritable enjeu de la campagne de François Bayrou. Il doit maintenant expliquer aux Français que changer, ça ne fait pas mal, çà ne brûle pas, ça n'est pas nocif pour la santé. Les mêmes qui aujourd'hui nous promettent le chaos par l'immobilisme sont ceux qui nous promettaient les chars soviétiques à la concorde avec l'élection de Mitterand... Il est d'ailleurs amusant d'entendre les leaders socialistes entamer cette antienne en coeur avec les leaders de l'UMP. Est ce que Mitterand n'a pas été un bon président qui a su s'adapter aux circonstances? En 95, les supporters de Balladur Sarkozy en tête ne promettaient-ils pas que Chirac ne trouverait personne pour gouverner avec lui? Cette présidentielle s'annonce comme une belle synthèse des précédentes avec une surprise de taille à la clé. En effet,les Français qui sont beaucoup plus pragmatiques et intuitifs que les politiques l'imaginent ont remarqué que, dans les entreprises comme dans les administrations, tout le monde travaille de concert pour moderniser et transformer l'outil de travail sans s'occuper de l'appartenance politique de l'autre: en tenir compte pourrait même être un motif de licenciement... Il semble de plus en plus probable que le peuple français soit sur le point de "licencier" sa classe politique pour refus de regarder la réalité en face. Cette réalité est que le clivage droite-gauche n'est plus un moteur de progrès mais le meilleur moyen de continuer à décliner dans un contexte de mondialisation, contexte d'accélération qui ne permet plus de perdre du temps dans les alternances stériles!

Comprendre et provoquer le changement

http://www.marianne2007.info/Comment-pieger-le-loup-Bayrou_a909.html

Pourquoi changer semble difficile?

"C'est moins l'absence de moyens intellectuels et techniques qui fait obstacle à la transformation de notre manière de penser et d'agir que l'énorme poids des traditions et des tabous, des idées acquises et des dogmes intouchables. Sans aucun fondement génétique, ils ont été transmis comme des vérités inaltérables de génération en génération" Frédéric Vester